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4 décembre 2014 4 04 /12 /décembre /2014 20:33

Stop au gaspillage des terres L’emprise de l’urbanisation s’accélère depuis les années soixante. La réglementation a récemment évolué, mais le monde agricole doit prendre l’initiative et s’impliquer auprès des collectivités locales pour limiter l’artificialisation des sols.

CHAQUE ANNÉE, 78 000 HECTARES DE TERRES AGRICOLES disparaissent au profit de l’urbanisation. Les Français sont de plus en plus gourmands en espace.

Le développement de la maison individuelle constitue le principal moteur de l’artificialisation des terres agricoles, passant de 41 % du parc de logements entre 1950 et 1975 à 62 % aujourd’hui. D’où un étalement urbain grandissant qui s’accompagne également d’un besoin accru en infrastructures de transport. Aujourd’hui, cette extension urbaine se retrouve aussi bien à proximité des agglomérations qu’au sein des zones rurales, provoquant un mitage de l’espace agricole qui perturbe le fonctionnement des exploitations.

La profession tire la sonnette d’alarme depuis des années. Mais rien n’y fait… Malgré la volonté de lutter contre le gaspillage des terres pourtant inscrite dans la loi SRU de 2000 relative au renouvellement urbain, les outils destinés à protéger les terres agricoles semblent inefficaces. De nouveaux textes récents visent à freiner cette tendance. La loi Grenelle 2 et la loi de modernisation agricole adoptées en 2010 ont rénové le cadre juridique des documents d’urbanisme et créé de nouveaux outils. «Mais leur efficacité implique deux conditions, analyse Carole Robert des chambres d’agriculture France. Une implication et une réelle mobilisation des élus locaux d’une part, et un accompagnement des exploitants agricoles pour s’adapter aux nouveaux enjeux de leurs territoires d’autre part. » « Aujourd’hui, les maires peuvent trop facilement changer le zonage d’un simple coup de crayon! », peste François Tacquard, consultant en développement des territoires.

Et, le rôle des Safer dans la gestion de l’espace rural reste somme toute relativement limité. Rien ne changera sans une prise de conscience collective et une réelle volonté politique. La profession agricole peut agir là-dessus. De belles démarches ont déjà engagées aux quatre coins de l’Hexagone pour lutter contre une urbanisation à outrance ou mal maîtrisée. Nous vous proposons d’en découvrir quelques-unes dans ce dossier: en Loire-Atlantique, autour de la métropole rennaise et dans le pays voironnais en Isère.

Citons un autre heureux exemple dans le Haut-Rhin où la communauté de commune de la vallée de Saint- Amarin a fait le choix de restituer des terres à l’agriculture en allant jusqu’à démolir des friches industrielles pour refaire des prairies de fauche sur des terrains plats.

Espérons que ces expériences fassent des émules. S’il reste difficile d’agir car la réglementation est complexe et les prises de décision diffuses, la seule solution est de garder la main sur les dossiers, notamment au niveau municipal ou intercommunal. Et à chacun de faire prendre conscience à ses élus que la terre agricole n’est pas seulement une réserve à disposition des villes.

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