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14 mars 2009 6 14 /03 /mars /2009 21:38
 Réduire l’éclairage de nuit :

 

L’éclairage des lampadaires et autres sources lumineuses de nuit est responsable de la mort directe ou indirecte de nombreuses espèces (insectes, oiseaux,…) et d’une modification du comportement de beaucoup d’autres.

Impact sur la faune


Le phénomène concerne un grand nombre d’espèces de toute taille (de l’insecte au mammifère, en passant par les oiseaux), et de tous les milieux (terrestres, aquatiques, marins,…). De plus, l’impact de la lumière sur une espèce est susceptible d'entraîner (via des effets en cascade) des impacts différés dans l'espace et le temps sur d'autres espèces. Les effets peuvent être directs (une espèce ne tolérant pas la lumière), ou indirects (perte d'une ressource pour un prédateur spécialisé, prédation accrue, disparition d'un pollinisateur entraînant la disparition de la plante pollinisée, etc...). L'impact de la lumière artificielle sur le vivant a pour l’instant fait peu d’études scientifiques en France. Il est un peu mieux connu pour certaines espèces d'insectes et pour les oiseaux, ainsi que pour quelques rares espèces de plantes ou algues. Les perturbations peuvent concerner beaucoup d’aspects : les déplacements, l'orientation, et des fonctions hormonales dépendantes de la longueur respective du jour et de la nuit.

Les différents types d’impacts observés sont :

  • L'éclairage artificiel nocturne peut troubler les rythmes biologiques en déréglant les horloges internes ou certains processus hormonaux, y compris chez l'homme.
  • La lumière attire certaines espèces animales, transformant certaines sources lumineuses en véritables pièges.
  • Inversement, d'autres espèces, dites "lumifuges" (qui sont généralement des espèces nocturnes et/ou vivant dans les anfractuosités, dans les vases ou les berges, sous le sol, dans le bois mort, sous les écorces, etc...) fuient la lumière, de jour comme de nuit. Ces espèces sont par nature discrètes, ce qui explique que le phénomène ait pu si longtemps passer inaperçu.
  • On suspecte ainsi certains alignements de sources lumineuses d'être source ou facteur aggravant de morcellement des continuums biologiques, et indirectement source de disparition de nombreuses espèces (ex : papillon nocturnes).


Impact sur les insectes

L’éclairage nocturne est parmi les 3 causes principales du déclin des papillons, avec l’abus de pesticides et la raréfaction des habitats. Pour certains scientifiques, ce pourrait même être la première cause de la raréfaction des papillons de nuit.
La présence permanente de lumière perturbe les cycles physiologiques comme l’alimentation, la reproduction et la ponte.
Les lampes à vapeur de mercure utilisées pour l’éclairage public sont particulièrement dangereuses : les rayons ultraviolets attirent les papillons qui tournent autour du lampadaire jusqu'à épuisement. De plus, la lumière attire également les prédateurs des insectes (amphibiens, reptiles, chouettes, et chiroptères) qui repèrent d’autant plus facilement leur proie. Chaque nuit, pendant l’été, c’est ainsi près de 150 insectes en moyenne qui meurent sur chaque réverbère…

D’autres insectes, dit lumifuges, fuient au contraire toute source de lumière. La modification de l’environnement lumineux, notamment dans nos grandes agglomérations, a ainsi réduit considérablement les habitats possibles pour ces espèces. Pour ces insectes nocturnes, les routes éclairées deviennent de véritables barrières, cloisonnant les populations et réduisant leurs chances de rencontre et de reproduction

Chez les vers luisants l’abondance de la lumière artificielle annule l’effet fluorescent de la femelle du ver luisant et ne lui permet plus de se faire repérer par le mâle. L’absence de fécondation entraîne la disparition de l’espèce.

Impact sur les oiseaux


Les espèces les plus visiblement touchées sont les oiseaux migrateurs, dont le sens de l'orientation est perturbé par l'éclairage des littoraux et des grandes agglomérations. Les oiseaux migrateurs utilisent les étoiles pour se guider, la Lune joue un rôle secondaire en éclairant le paysage. Face aux lumières artificielles de la ville, les oiseaux migrateurs se trouvent parfois désorientés. Ils discernent mal les étoiles auxquelles ils se fient pour migrer. Les zones éclairées les dévient de leurs routes, en les attirant ou en les repoussant. Les oiseaux migrateurs dépensent ainsi une énergie pourtant précieuse pour venir à bout d’un périple exténuant.

Les oiseaux migrateurs tournent autour des sources lumineuses comme les phares côtiers, les forages offshore ou encore l’éclairage des axes routiers jusqu'à épuisement. Les phares côtiers provoquent des rassemblements d’oiseaux et sont la cause d’une mortalité spectaculaire lors des migrations. L’imagerie satellite démontre clairement la part de
pollution lumineuse produite par les complexes industriels et pétrochimiques ainsi qui les forages offshore. Or, pour ces derniers, les torchères provoquent une hécatombe parmi les oiseaux. L’éclairage des axes routiers est aussi un danger : lors de la mise en route de l’éclairage du pont qui relie la Suède au Danemark en 2001, quelques milliers d’oiseaux migrateurs ont péri en une nuit. L'impact de la lumière en particulier en pleine mer ou sur les littoraux (phares) sur les oiseaux migrateurs est connu mais peu documenté. On sait par exemple que le poussin du macareux, comme ceux de quelques autres oiseaux de mer (pétrels, puffins) est attiré par les lumières proches de son nid. Or, si son premier vol, qui ne peut durer que quelques dizaines de secondes, ne l'amène pas en mer où il se nourrira, ses chances de survie sont très faibles.

Selon l'ONG FLAP, le nombre d'oiseaux tués chaque année aux États-Unis par an par collision avec des vitres ou éléments d'architecture sur l'ensemble de leur parcours migratoire pourrait atteindre les 100 millions. Le temps brumeux semble particulièrement propice à ces phénomènes, notamment dans les villes situées sur les axes migratoires les plus importants (littoraux, vallées, chaînes de lacs et de zones humides ou dans l'axe de certains cols de montagne).

Les oiseaux adaptés à la ville ont tendance à augmenter leur nombre de couvées par an. L’éclairage nocturne leur permet une recherche plus longue de nourriture et donc une accélération du rythme biologique. C’est le cas des étourneaux, pigeons, rouges-gorges et rouges-queues noirs. On constate aussi que certains oiseaux comme le rouge-gorge ou le merle chantent pendant la nuit du fait de l’éclairage.

Impact sur les amphibiens et reptiles

La lumière est un handicap pour les yeux des animaux nocturnes. Des expériences ont, par exemple, mis en évidence que des grenouilles ne parvenaient plus à distinguer proies, prédateurs ou congénères.

La Floride est le site de reproduction principal pour la population atlantique de tortues caouannes. Les jeunes naissent en général la nuit sur la plage et se ruent vers la mer, attirés par sa brillance. Mais, déviées par les lumières artificielles du littoral, elles se retrouvent sur la route et meurent de déshydratation, d’épuisement ou écrasées sous les roues d’une voiture.

Impact sur les mammifères


Sur les trente-trois espèces en France, seul le murin à oreilles échancrées tolère de la lumière dans son gîte. Les autres chiroptères désertent les clochers, les bâtiments, les cavités dès lors que les entrées ou sorties sont éclairées. De ce fait, certaines espèces ont totalement disparu des régions urbanisées.
Quelques espèces semblent s'être localement adaptée à l'éclairage, la pipistrelle (chauve-souris insectivore) a localement appris à chasser autour des lampadaires, mais au risque de faire régresser ses proies (surprédation allié au phénomène dit de "puits écologique"). Toutefois, d'autres espèces comme le grand rhinolophe dont les effectifs chutent depuis trente ans, ne chasse que dans une obscurité totale, de plus en plus rare, alors même qu'une partie de ses proies (papillons nocturnes notamment) sont attirés par les lumières.

Bénéfices d’une réduction de l’éclairage

Les lumières extérieures sont à l’origine d’une incroyable consommation d’énergie, souvent bien inutile. L'éclairage de nuit représenterait environ 1% de la consommation électrique en France. Selon l'ADEME, l'éclairage, en Europe, a un impact conséquent sur l'environnement, puisqu'il représente autour de 40 % des consommations totales d'électricité du secteur tertiaire. En France, les dernières enquêtes nationales notent qu'en 2002, l'éclairage public représente en moyenne 48% de la consommation totale d'électricité des communes, et 40 % des dépenses. Or, l'ADEME estime que les économies sur ce poste peuvent atteindre 20 à 40 % avec des investissements de surcroît rentables.

De plus, la plupart des lampadaires dépensent près de 40 % de leur énergie à éclairer le ciel. C’est le cas de tous les éclairages publics sous forme de globes qui éclairent aussi bien en bas (le sol) qu’en haut (le ciel). Cette dépense électrique inutile a un coût astronomique : une étude a estimé que les USA dépensaient chaque année 1,5 milliards de dollars à éclairer le ciel, alors qu’il existe des réverbères améliorés, capables d’éclairer aussi bien la chaussée avec une consommation moindre (Voir « Solutions techniques »).

Enfin, une enquête de la Direction générale des collectivités locales et de l'ADEME note que l'éclairage public représente en France 4% des émissions totales de gaz à effet de serre...

Solutions techniques

Pour les éclairages publics


Type d’éclairage :

  • Emission de la lumière du haut vers le bas, dans un cône de 70 ° par rapport à la verticale.
  • Préconisation des seuls projecteurs avec à verres horizontaux orientés du haut vers le bas garantissent la non-diffusion de la lumière vers le haut.

Réduction de la durée :

  • Installation de réducteur de flux sur les rues à faible trafic et éteints à partir de 23 heures
  • Emission de lumière raisonnable pour l’éclairage pour la mise en valeur des sites naturels, les édifices historiques et de valeurs particulières au plan archéologiques et extinction dès 22 heures 30 en période hivernale et 23 heures en période estivale. Ils seront toujours du haut vers le bas. A quelques exceptions près, possibilité d’éclairer du bas vers le haut. Seulement en se maintenant à l’intérieur du périmètre de la façade, et symétriquement par rapport à celle-ci.
  • Emission de lumière raisonnable pour l’éclairage des parcs naturels régionaux et nationaux et évité le plus souvent possible dans les zones d’accès. Il sera éteint dès 22 heures en hivers et au printemps et 23 heures en été et automne.

Pour l’éclairage privé

Type d’éclairage :

  • Proscription de la lumière intrusive et éblouissante
  • Emission de la lumière du haut vers le bas, dans un cône de 70 ° par rapport à la verticale
  • L’éclairage devra être le plus court possible grâce à des détecteurs de présence et ou des minuteries.

Pour l’éclairage publicitaire et commercial :

Type d’éclairage :

  • Proscription de la lumière intrusive et éblouissante
  • Pas de sur-dimensionnements des enseignes publicitaires extérieures munies d’un éclairage incorporé (Panneaux lumineux, néon, etc.), leur flux lumineux dirigé vers le haut sera limité.
  • Eclairement du haut vers le bas seulement, avec une intensité raisonnable et en évitant toute diffusion de lumière vers le haut pour les enseignes et les vitrines, non munies d’éclairage incorporé.

Réduction de l’utilisation :

  • Interdiction des éclairages publicitaires dans les zones naturelles, les parcs naturels régionaux et nationaux.
  • Mise sous autorisation des faisceaux dirigés au-dessus de la ligne d’horizon, qu’ils soient fixes ou

Pour l’éclairage des zones industrielles et commerciales

Type d’éclairage :

  • Proscription de la lumière intrusive et éblouissante
  • Emission de la lumière du haut vers le bas, dans un cône de 70 ° par rapport à la verticale
  • Préconisation des seuls projecteurs à verres horizontaux orientés du haut vers le bas garantissent la non-diffusion de la lumière vers le haut,

Réduction de l’utilisation :

  • Evitement de l’éclairage des zones naturelles alentours et des abords le plus souvent possible,
  • Eclairage raisonnable des façades et extinction dès 22 heures 30 en période hivernale et 23 heures en période estivale. Ils seront toujours du haut vers le bas.. A quelques exceptions près, possibilité de d’éclairer du bas vers le haut. Seulement en se maintenant à l’intérieur du périmètre de la façade, et symétriquement par rapport à celle-ci.
  • Obligation, avant toute demande d’éclairage de zones naturelles, d’abords, de mise en valeur des sites naturels et monuments et dans les parcs naturels régionaux et nationaux, d’une étude d’impact écologique et de maîtrise de l’énergie.



 

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commentaires

C
Blog(fermaton.over-blog.com).No.16, THÉORÈME DE CONNES. - St Augustin moderne ?
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